18 Sep TOURNER SEPT FOIS SA LANGUE
— Il l’a dite ! Une bêtise grosse comme lui !
— Qui donc ? Quelle bêtise ? demande la Marquise.
— Notre nouveau président, Emmanuel Macron soi-même !
— Qu’a-t-il dit de si grave ?
— Ma foi, rien de très méchant, mais une simplification qui pourrait facilement donner lieu à des dérives fâcheuses.
— Au fait !
— Lors d’une visite au château « Montecristo » d’Alexandre Dumas à Port-Marly, il s’est fait accompagner d’une classe de CM2 et du journaliste Stéphane Bern. Ce dernier a tenu le rôle du prof et y a été d’un petit speech sur la fameuse « ordonnance de Villers-Cotterêt » de François Ier, qu’il a conclu par ces mots : « Si nous parlons tous le français, c’est grâce à l’ordonnance de Villers-Cotterêts ». Ce qui est évidemment faux, car ladite ordonnance ne concernait en rien l’usage de la langue par les sujets du roi, mais uniquement la rédaction des actes administratifs et judiciaires, que l’on écrivait à l’époque dans un latin proche du charabia. Si nous parlons (à peu près) tous le français, c’est à cause de l’école obligatoire de Jules Ferry qui a fait la chasse aux dialectes, avec les résultats que l’on sait.
— Et notre sympathique Macron ?
— Il a cru bon de surenchérir en commentant : « Dans son château, le roi a décidé que tous ceux qui étaient dans son royaume devaient parler français. »
— Une fois de plus, l’Enfer est pavé de bonnes intentions. Le président veut soutenir l’enseignement du français à l’école (qui lui en ferait grief ?) mais il invoque sans vérifier ses sources l’autorité de Fançois Ier, lequel se fichait pas mal de la langue parlée par ses sujets, et ne s’intéressait qu’à la guerre, à la chasse, et à faire entrer des sous dans ses caisses pour construire le château de Fontainebleau.
— Résultat : On se moque de lui, même dans Gala, et la télévision vient vous interviewer pour savoir s’il faut lui attribuer le bonnet d’âne.
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