06 Mar RACONTER UNE HISTOIRE À 600 PERSONNES
— Pourquoi dites-vous précisément 600 ?
— Parce que j’ai compté, il y avait 600 personnes. Jugez vous-même : 33 places par rangée et 18 rangées de A jusqu’à R. cela fait bien 600 places. La salle était pleine à craquer. Ils ont même fait entrer la file d’attente. Ils ont déjà joué plus de 50 représentations, donc pour 30 000 spectateurs, et il n’y a plus de place avant le mois de mai.
— J’ai compris. C’est le Théâtre du Soleil, à la Cartoucherie de Vincennes ?
— Bien sûr ! Qui d’autre est capable de jouer en 6 langues différentes et de chanter et danser le Teruttukku en costumes ?
— C’est quoi au juste, le Terukkuttu ?
— Comment, vous ne connaissez pas ? C’est du théâtre de rue indien tamoul, qui se joue dans les villages… Bon d’accord, je ne connaissais pas non plus avant d’y aller.
— De quoi parle donc la pièce ?
— De nous, c’est-à-dire de la vie actuelle, de ses horreurs et de ses rêves. Cela se passe en Inde, du côté de Pondichéry, la nuit dans une chambre d’hôtel. Il y a les attentats du Bataclan, daech, les bombardements d’Alep, les mariages forcés, le théâtre. Et le téléphone qui sonne tout le temps !
— Mais pourquoi 6 langues ? Le français ne suffit-il pas ?
— Non, il ne suffit pas. Les Indiens parlent anglais, les danseurs chantent le Mahabharata en tamoul, le tailleur irakien parle arabe, Tchékov parle russe et les deux acteur japonais parlent japonais. Il y a même en prime un jeune beur qui parle wesh, comme il se doit. Les deux singes et la vache ne parlent pas.
— Bon, je suis convaincue. Je cours acheter un billet. Combien de temps avez-vous dit ?
— Pas de place avant le 3 mai, et ils ne jouent que jusqu’au 2 juillet.
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