04 Juin L’INTERVIEW RATÉE BARTHÈS-GASSAMA
Lundi dernier, Mamoudou Gassama, le héros-sauveteur d’enfant, est interviewé, en compagnie de son frère, sur le plateau de TF1 par Yann Barthès. Celui-ci lui demande : Comment allez-vous ?
Réponse polie du héros.
Barthès : Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s’est passé dans votre tête, vous arriviez d’où ? et vous avez-vu ça, qu’est-ce qui s’est passé ? (quatre questions dans la même phrase !)
L’invité raconte, mais il ne s’exprime pas aisément en français.
Barthès : Vous faites ça avec une facilité déconcertante, vous montez quand même les quatre étages de l’immeuble…
Gassama : J’ai attrapé la porte et je me suis débrouillé je suis monté et voilà.
Barthès : Qu’est-ce que vous lui avez dit, à cet enfant ? Vous l’avez mis sur le balcon, Est-ce qu’il a compris ce qui s’était passé ? Vous lui avez dit quoi ?
Gassama : Je lui ai dit : Pourquoi tu as fait ça ? Il ne m’a pas répondu. Il était en train de pleurer. Son pied était un peu blessé. Après, j’ai dit : « Où est ta mère ? » Il a dit : « Ma mère, elle est sortie », voilà.
Barthès : C’est tout ce que vous lui avez dit ?
Gassama : Voilà.
Barthès : Il avait peur ?
Gassama : Il pleure, il pleure, je ne sais pas s’il a eu peur. Il pleure parce qu’il était blessé à son pied.
Barthès : Vous étiez comment, après ?
Gassama : Les policiers sont venus, on est allés dans l’appartement, et moi, j’ai commencé à trembler, voilà. J’arrivais même pas à rester sur mes pieds.
Barthès (qui cherche à faire parler son invité, de moins en moins à l’aise) : Est-ce que vous comprenez tout ce qui se passe autour de vous ? Le fait que vous soyez là, le fait que vous fassiez le tour des télés, le fait que vous ayez vu le président ce matin, est-ce que vous avez compris, ce que vous avez fait ?
L’invité n’a évidemment pas compris la quadruple question (moi non plus) et il glisse quelques mots à son frère dans sa langue. Le frère se dévoue et répond par des phrases évasives.
— C’est curieux, s’étonne la Marquise, que le présentateur ne connaisse pas le B A BA de l’interview : lorsqu’un invité parle mal le français, on lui pose des questions simples pour qu’il les comprenne facilement et puisse donc y répondre.
Moi : En relisant l’échange de plus près, je m’aperçois aussi que notre présentateur-vedette a un vrai tic : il assène les questions en rafales, par séries de quatre, comme si une seule, bien posée, ne suffisait pas. C’est peu courtois et franchement contreproductif.
Etchebeheïty
Posted at 09:49h, 05 juinCertains journalistes trouvent plus intéressantes les questions qu’ils posent que les réponses qu’ils pourraient recevoir ! Il s’agit moins de méconnaissance de l’interview que de vanité, hélas, chère Marquise, ou des deux, peut-être ! Quand la parole de l’interviewer est plus longue que celle de l’interviewé, il y a quelque chose qui cloche !
Charisme Developpement
Posted at 06:17h, 18 avrilTout a fait, je pense qu’il y a une forme de manque d’empathie de la part du journaliste envers la personne qu’il accueille. Savoir ce mettre au service de son intervenant doit cependant être compliqué quand on voit le faussé et l’écrasant rapport de force entre les deux. Le journaliste est chez lui, devant son public, et connais le contenu de l’intervention. L’interviewer et seul, dans un endroit inconnu, regardé par tout le monde, et doit répondre tant bien que mal à toutes les questions…