30 Oct LE « NON-VERBAL » ET L’INCONSCIENT
— Je suis très fière de moi, dit la Marquise, car je viens de lire que la regrettée Françoise Dolto a eu la même idée que moi sur un sujet, oh combien délicat : qu’est-ce que l’inconscient ? Je cite :
« La fameuse formule de Dolto : « Tout est langage » veut dire que le lieu du langage non-verbal ou pré-verbal est le corps. Pour le petit enfant-sujet, tout fait signe, tout a pour lui valeur de communication : les perceptions sonores, mais aussi olfactives, visuelles, tactiles, les ressentis viscéraux et paresthésiques. C’est le génie de l’être humain, mais aussi le risque toujours présent du délire, de la psychose : tout peut devenir message, même ce qui n’aurait pas dû être codé comme tel sans aucun soutien humanisant.
Si le corps est l’instrument du symbole, le code langagier viendra mettre de l’ordre dans ces significations universelles et les rendre communicables à l’autre, les symboliser. L’inconscient est donc ce qui, de ce langage du corps, ne sera pas repris dans le code langagier, ce qui est greffé, serti dans le corps. »
Moi : Ah ! C’est très profond ! Enfin un peu de philosophie. Donc, vous aviez eu la même idée ?
La Marquise : Oui, je me souviens avoir dit un jour à une amie, quand j’étais jeune, qu’à mon avis, l’inconscient n’était pas je ne sais quel organe mystérieux logé quelque part dans le cerveau (comme l’âme des théologiens médiévaux), mais que c’était tout simplement le corps. Alors, l’amie m’a demandé d’expliquer et j’avoue que j’ai manqué d’arguments.
Moi : Bien sûr, expliqué par Dolto, cela sonne tout de suite mieux — surtout si on se souvient que son époux, feu Boris Dolto, fut l’un des papes de la nouvelle école de kinésithérapie. Mais au fait, qui citiez-vous ?
Moi : C’est un secret. J’ai mes informateurs que je ne peux dévoiler.
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